Le Maillet
A la frappe tintinabulesque du maillet ensanglanté en larmes de pierre.
Tape et cogne et sonne
Sur ton plateau
Qui gémit sous les ordres fulminants
De la grande comédie
Que sans pudeur, tu donnes à voir.
Il s’éveille et se lève,
Se maintient dans l’air épais
Aux foulées rituelles.
Il s’abat,
Vain et distendu,
Perçu par les oreilles
Comme un vacarme de loi.
Austérité ?
Soumission ?
« Mets-toi bien ça dans la tête ! »
Cet hurluberlu de maillet,
Dans son gigantisme prétentieux,
S’abandonne dans les délices duveteuses
De la pédagogie,
Celle de la tête baissée.
Vois ton Surveillant :
Il frappe !
Ravi et séduit dans la morne répétition
D’un maillet
Qui geint avec vulgarité et sincérité.
Tant pis ! Peut mieux faire !
« Comme la treille orangée
Des mots lardés de convictions,
Maillet,
Tu te balades dans les airs,
Intimant le bleu des croyances,
Dans les parures de silence. »
Loge muette ? Point !
Le charivari des cœurs
S’accorde sourdement.
Alors, la colonne réanimée,
S’emballe.
Que ne suis-je marteau !
Assouvir ma colère et ma haine ancestrales
Sur la pierre qui me congédie,
En suintant les débris.
Ciseau, maillet,
Le couple infernal et ludique
De l’agressivité :
Elle dégouline dans les interstices, et hurle…
En catimini.
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