L’Atelier du Trait
Atelier du Trait,
En gésine des horizons maçonniques.
Trois bordures de graphite linéamenteux.
Elles font éclore le triangle ruisselant de proportions sacrées ;
Attention, danger !
La mesure mathématique, inique,
Cogne à l’huis baillant des souvenirs.
Le dessin, désiré, lui, allonge mollement les côtés :
Tu ne fais que t’y répondre !
Appauvris-toi
Aux grandes lueurs estomaquées
De la sobriété.
Honnie soit l’équerre !
Alliance aristocrate du compas entêté
Avec la règle, le crayon,
Serviteurs ébouriffés
Des mains qui cèdent sans veulerie.
Et, là, le carré blanc
Que d’obscurs ignares nomment « page »
Ton monde découpé au cordeau du hasard,
Installe-toi chez toi.
Délices muettes.
La mandorle ?
Le passeur des grandes aires,
Etendues et libres,
Ligotées par les sarcasmes.
Entre l’orgueil et l’humilité,
Qu’elle passe par sa mandorle.
Et ainsi elle découpe son monde.
Dans les cymbales harmonieuses
De la tête vide et glorieuse
Elle passe ; elle est passée.
Ébaubie par tant de poignards,
Elle pleure, désespérée, affectée et attendrie
« Je n’y arriverai jamais ! ».
Elle pleure, bouleversée, touchée et attendrie.
« Comme c’est beau ! »
Le Trait perce, vrille et pénètre.
« Pourquoi pleures-tu ? »
Je palpite dans la jointure de mes abysses,
De mes émotions nues.
La géométrie : Les deux droites s’acoquinent en angle droit.
Dessin: le fil infini découpe l’univers en deux.
L’or spirituel éclate ailleurs :
Dans la mise à l’encan des deux droites factieuses.
« Ne trouve-tu pas, en toi, le ciel et la terre ? »
« Ver omnipotent, je me dresse et je me couche. Ma peau nue frissonne alors de l’improbable,
L’insaisissable,
L’ineffable.
Pour que naissent, dans le firmament,
Dans les souterrains glauques,
De grandes choses imparables et indicibles,
Dans le cul de sac de mon esprit
Éventré.
Dans l’errance des marécages de l’âme,
Mon compas-tête tâtonne dans le salmigondis de mes secrets.
Essaie encore, encore
Comme les pattes du pluvier
Qui tricotent lentement sur la grève.
Alons vers l’insu, le sens, l’idéal
marmonné.
Misérable fourvoyeur !
Laisse, nu de toute vérité.
Allez, commence
Puisque tu as tout séparé
Dans ton massacre linéaire.
La ligne tracée, tu l’as faite
Mais elle n’a ni queue, ni tête.
Pose tes limites.
Tu sors de ton univers ?
Bah !
Ton inconscient est redondant
Dans les espaces incréés.
Bouche bée : Sorcellerie.
Ça claque, ça jaillit, ça coule,
Aux origines, à la Nature… ?
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