La BOULOMIE de Jacques Fontaine

L’Atelier du Trait

Atelier du Trait,

En gésine des horizons maçonniques.

Trois bordures de graphite linéamenteux.

Elles font éclore le triangle ruisselant de proportions sacrées ;

Attention, danger !

La mesure mathématique, inique,

Cogne à l’huis baillant des souvenirs.

Le dessin, désiré, lui, allonge mollement les côtés :

Tu ne fais que t’y répondre !

 

Appauvris-toi

Aux grandes lueurs estomaquées

De la sobriété.

Honnie soit l’équerre !

Alliance aristocrate du compas entêté

Avec la règle, le crayon,

Serviteurs ébouriffés

Des mains qui cèdent sans veulerie.

Et, là, le carré blanc

Que d’obscurs ignares nomment « page »

Ton monde découpé au cordeau du hasard,

Installe-toi chez toi.

Délices muettes.

 

La mandorle ?

Le passeur des grandes aires,

Etendues et libres,

Ligotées par les sarcasmes.

Entre l’orgueil et l’humilité,

Qu’elle passe par sa mandorle.

Et ainsi elle découpe son monde.

Dans les cymbales harmonieuses

De la tête vide et glorieuse

Elle passe ; elle est passée.

Ébaubie par tant de poignards,

Elle pleure, désespérée, affectée et attendrie

« Je n’y arriverai jamais ! ».

Elle pleure, bouleversée, touchée et attendrie.

« Comme c’est beau ! »

 

Le Trait perce, vrille et pénètre.

« Pourquoi pleures-tu ? »

Je palpite dans la jointure de mes abysses,

De mes émotions nues.

 

La géométrie : Les deux droites s’acoquinent en angle droit.

Dessin: le fil infini découpe l’univers en deux.

L’or spirituel éclate ailleurs :

Dans la mise à l’encan des deux droites factieuses.

« Ne trouve-tu pas, en toi, le ciel et la terre ? »

« Ver omnipotent, je me dresse et je me couche. Ma peau nue frissonne alors de l’improbable,

L’insaisissable,

L’ineffable.

Pour que naissent, dans le firmament,

Dans les souterrains glauques,

De grandes choses imparables et indicibles,

Dans le cul de sac de mon esprit

Éventré.

 

Dans l’errance des marécages de l’âme,

Mon compas-tête tâtonne dans le salmigondis de mes secrets.

Essaie encore, encore

Comme les pattes du pluvier

Qui tricotent lentement sur la grève.

Alons vers l’insu, le sens, l’idéal marmonné.
Mis
érable fourvoyeur !

Laisse, nu de toute vérité.

Allez, commence

Puisque tu as tout séparé

Dans ton massacre linéaire.

 

La ligne tracée, tu l’as faite

Mais elle n’a ni queue, ni tête.

 Pose tes limites.

Tu sors de ton univers ?

Bah !

Ton inconscient est redondant

Dans les espaces incréés.

Bouche bée : Sorcellerie.

Ça claque, ça jaillit, ça coule,

Aux origines, à la Nature ?

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