La BOULOMIE de Jacques Fontaine

Débrouillaminis

  Toi qui va lire ces poésies postmodernes, tu peux, pour mieux adosser ton plaisir, mettre ta lumière intime pour que s’éclairent les poésies. Je crois que les arcanes (mythes, rites et symboles) de notre solide Voie maçonnique sont ambigus, équivoques et enchevêtrés. Les décrire est pauvreté ; les faire retentir en soi est richesse. Une poésie maçonnique, me semble-t-il, fuit la description plate et morne des dictionnaires. Elle pratique une obscurité de mots, de phrases, pour faire éprouver les émotions, comme tu les sens. Aussi, tu dévoileras dans ces textes quelques procédés que j’ai utilisés, un peu comme la lueur de l’Initiation : la bougie ne compte pas ; la flamme scintille dans l’âme, en profusion de sens, les tiens. Pour t’inspirer des émotions salvatrices dans ta Voie.

 

  Voici les pratiques en question :

·         Le vers libre : pas de longueur ni de pieds attitrés, comme dans la poésie traditionnelle. Mais de la ponctuation comme l’archet du violoniste.

·         Ce vers libre, je me suis efforcé de le rendre musical : sa longueur varie d’une ligne entière à trois mots. Il joue sur les rythmes, les sons qui se chevauchent, s’appellent les uns, les autres. Les césures comme des paragraphes, annoncent une idée différente.

·         Des mots longs et rares. Définis-les si tu t’interroges, mais ce sera ton luxe.

·         Des mots étranges : je n’en avais pas d’autres sous la main. Ils sont, dans leur contexte, néanmoins, sinon compréhensibles, du moins sensibles. Car l’émotion prime dans la quête. Parfois, je fus sec pour tambouriner à ta porte ; tu l’ouvriras si tu en as envie.

 

  Ces poésies postmodernes, ce sont des constellations : Les mots, dans toute langue, se parent de plusieurs sens « contextuels » comme le disent les linguistes. Ils appellent des émotions variées, au-delà du premier sens. Exemple français typique : le mot « amour » qui résonne dans les têtes et les cœurs de mille manières. Je cherche à te proposer des « déclencheurs » de tes émotions, au-delà de ce que tu comprends avec ta tête. Le sens usuel est secondaire.

  Pas du lexique, mais de la musicalité. Aussi, prends ta baguette pour faire naître ton orchestre sensible. Comment ? En laissant filer ton inspiration. Pour cela, je te recommande, de lire avec les yeux, bien sûr mais aussi avec la bouche : murmure, fredonne, chuchote ou même maugrée ! Ta liberté d’inspiration dans les champs constellés de sens, les énigmes faciles des néologismes, la musicalité de tes notes : comme il te plaira ! A toi de te faire poète pour inventer, descendre et respirer. Je pars…

 

Je te souhaite surprises, accords harmonieux et joies.


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