La BOULOMIE de Jacques Fontaine

La Perpendiculaire

La perpendiculaire, c’est un pieu fiché dans la rudesse d’un terreau soporifique.

 

Anonne la verticale qui te soumet et t’élève.

Pour que ta mesure, sans concession,

Parvienne jusqu’aux portes de l’Orient.

 

Sur le fil amène du couteau, la perpendiculaire découpe,

En silence, la question horrifique du dualisme meurtrier.

 

La mer des symboles lèche les pieds

De l’honorifique perpendiculaire.

Elle tire à elle le tableau vagissant,

En brillantes saccades

 

Dorénavant, tu donnes avec le niveau, ton parèdre…

Pour qu’advienne toute chose ancrée

Dans l’élan sans retenue,

De la colonne du midi.

 

Le Compagnon grogne,

S’endort dans les battements

Virevoltants de la droite assumée

Dans les ricochets de ses éclats de feu.

 

« La liberté, c’est parvenir aux limites de son incarcération »

Qu’ils disent

Dans la pensée d’un vertugadin spécieux.

Dans la force impétueuse

De ceux et celles qui descendent

Sans corde de rappel.

La perpendiculaire ?

Pas de limites !

De quoi aliéner la pensée ronronnante

Jetée comme un piolet

Sur les bords étranges de la folie.

 

Pas d’embout, pas de bouts !

La perpendiculaire verticale

Arcboutée sur nos certitudes,

Nous prend la main

Et chuchote aux grottes délavées par les années :

« Monte, grimpe, saute

Vers l’infini incommensurable.

Descends, dévale, abaisse-toi

Dans les caves insues où aboient les chiens.

Comme Duke Ellington,

Dénoue tes jambes, croise les bras.

Frappe, en belle intensité,

De ton pied vengeur,

La terre.

Tu aimes ? »

 

« Accroche la perpendiculaire métropolitaine.

Elle secoue, vibre et ratiocine

Dans l’appel bleu des liserés mémoriels.

Sacripant, sapajou !

Oser habiller l’œuvre sacrée

De tuniques d’organdi !

Et tu ne tends pas la joue sur la verticale,

Aux ors livrés

Aux trompettes de la gloire ?

Tu te trompes, ma Sœur, mon Frère, ingère plutôt

La perpendiculaire :

Mets-toi à l’ordre et écoute :

J’aime les vastes étendues arborées.

Je porte le sceau de la verticale et de l’horizontale.

Sur la croix, Jésus lacéré

Est honni.

 

Mon cousin, le maillet, me saoule et me hante aux bords frangés d’un tableau dégraissé


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